Il n'a existé, en France, aucun lien entre le néo-malthusianisme et le développement de mouvements en faveur du birth control ou du planning familial. Les néo-malthusiens français ont vieilli et sont morts en restant attachés à une philosophie de plus en plus marginalisée par l'évolution de la société et des idées.
Le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, fondatrice de La Maternité heureuse, qui deviendra le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF), est une ancienne militante de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC). Elle se prononcera vigoureusement contre la légalisation de l'avortement. Au début des années 1970, l'importante mobilisation féminine et féministe autour de la revendication de cette légalisation n'abordera jamais la question démographique. Jeanne Humbert recevra quelques lettres aimables du docteur Lagroua Weill-Hallé. Elle adhérera à Choisir, dont l'animatrice, Gisèle Halimi, ne répondra pas à ses lettres.
Les mouvements de la seconde partie du XX° siècle se sont bien gardés d'entretenir l'histoire et le souvenir des victimes des luttes passées pour la liberté de la contraception et de l'avortement. Ce sera, surtout, grâce, au film "Ecoutez Jeanne Humbert", réalisé en 1980 par Bernard Baissat, que des militants de ces mouvements découvriront, souvent avec stupéfaction, l'aventure des néo-malthusiens. Malthus, pasteur et économiste libéral, demeurait condamné pas les uns. Les néo-malthusiens, activistes anarchistes, par les autres. L'héritage du néo-malthusianisme n'est plus revendiqué que par quelques petits groupes fidèles à la pensée libertaire ou au syndicalisme révolutionnaire.