Conducts research and collects data on the global history of labour, workers, and labour relations

La répression

Jusqu'en 1920, la répression de l'activité des néo-malthusiens : propagande anti-nataliste, divulgation des procédés contraceptifs et abortifs, vente de préservatifs... n'était pas prévue par la législation. Ils étaient généralement, et très fréquemment, poursuivis comme pornographes. Des pornographes qui -bénéficiant de la mauvaise conscience d'un pouvoir prônant les idéaux démocratiques- obtenaient d'être internés dans le quartier, très accueillant, des détenus politiques de la prison de la Santé (à Paris). Les organisations néo-malthusiennes développèrent d'importantes campagnes pour dénoncer l'injustice dont elles étaient victimes.

Votée le 31 juillet 1920 sans véritable débat, la loi "réprimant la provocation à l'avortement et à la propagande anticonceptionnelle", comblait un vide juridique. Si elle n'eut aucune influence sur l'évolution des indices démographique, elle joua très efficacement son rôle répressif (en 1923, elle avait permis 184 inculpations aboutissant à 59 peines de prison). Parmi ses premières victimes Eugène et Jeanne Humbert...

La répression atteignit son maximum pendant l'occupation. Avorteurs et avortées furent passibles de la peine de mort et une avorteuse fut effectivement exécutée. Eugène Humbert condamné pour avoir procuré à un agriculteur le livre L'Avortement de Gabriel Giroud mourut à 74 ans sous le bombardement de la prison d'Amiens.