Les néo-malthusiens avaient de multiples raisons de développer particulièrement leur propagande en direction des femmes. La vie de Robin témoigne de la vigueur de son féminisme : voir ses interventions sur le travail des femmes au sein d'un Conseil de l'Internationale qui y était très opposé, sa direction du premier internat mixte, son exclusion du Grand Orient pour adhésion à la maçonnerie mixte, la plupart de ses écrits... La première des six qualités qu'il avait définies comme indispensable au procédé contraceptif parfait de l'avenir était : "dépendre uniquement de la femme"... Ses compagnons de lutte étaient eux aussi conscients de ce que l'évolution de la natalité reposait essentiellement sur la volonté des femmes et espéraient se les rallier grâce aux améliorations de leur vie quotidienne qu'ils leur promettaient.
Un espoir largement déçu. Nombreuses furent les femmes à juger leur propagande outrageante pour leur pudeur. Les plus puissantes organisations féminines et même féministes prirent des positions natalistes et, combattant pour le suffrage universel, étaient hostiles à l'antiélectoralisme des libertaires. Ils ne bénéficièrent donc que du ralliement individuel de personnalités exceptionnellement fortes dont quelques unes sont évoquées ici.